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Affichage des articles du 2024

Cinq fruits et légumes par jour

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    Dans un livre intitulé Art et thérapie , l’essayiste Alain de Botton et l’historien de l’art John Armstrong proposent de modifier la manière d’accrocher les œuvres dans les musées. Au lieu de les ranger par dates et par écoles, il serait plus profitable, disent-ils, de les rassembler en fonction des grandes interrogations concernant la condition humaine. Cela permettrait d'expliquer aux regardeurs comment ces œuvres peuvent les aider à vivre mieux.    Fra Fillippo Lippi, " Annonciation", détail, 1443-50.   Et de proposer, à titre d'exemple, le cartel d’une Annonciation de Fra Fillippo Lippi : « Cette peinture est un visiteur d'un autre monde où les vertus de tendresse, de révérence et de modestie sont très valorisées. Prenez cela comme un argument pour vous protéger de l’agressivité. Utilisez-le pour trouver des éléments de quiétude en vous-même. »   Quelques années plus tard, dans un livre intitulé Et si l’art pouvait changer votre vie , Susie Hodge expl

Attention aux taches !

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    Lorsque les peintres qu’on allait réunir sous la bannière de l’impressionnisme mettent au point leur style, ils cherchent, avant tout, à traduire les différentes qualités de la lumière et de ses transformations. Travaillant en grande partie en plein air, ils privilégient la rapidité d’exécution. Cela les amène à recourir à des touches vives, des touches de pinceau qu'ils refusent de lisser par le méticuleux travail de finition que préconisent les canons de l’académisme.  La comparaison entre le kiosque au bord de l'eau de Jean-Léon Gérôme et un sujet identique, l'île de la Grenouillère, peint à la même époque par Auguste Renoir, est éloquente. Académisme : Jean-Léon Jérôme, "Harem au kiosque", vers 1870. Impressionnisme : Auguste Renoir, "La Grenouillère", 1869.   La touche impressionniste   Avec le style impressionniste, les contours précis s'estompent, les formes se dissolvent, les volumes s’aplatissent. La surface picturale devient une ma

Photographier l'incertitude

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Qu’est-ce qui nous plait dans une photo ? Qu’est-ce qui retient notre attention ?  S'agit-il de son sujet ? De sa capacité à nous informer, à nous émouvoir ? De ses qualités plastiques ? Un peu de tout cela probablement. Mais ces caractéristiques ne sont pas propres à la photographie. Un dessin, une peinture, un film, une vidéo possèdent également ce potentiel… En quoi consiste, alors, la spécificité du medium photographique ? C’est à cette question que Roland Barthes s’est attaché à répondre dans son essai La chambre claire . Pour lui, ce qui rend unique et captivante une photo, c’est ce qu’il appelle le punctum . Le punctum est un élément qui détonne au milieu de l'image, qui se détache de l'impression d'ensemble et l'arrache à l'ennui d'un document platement informatif. Cela peut être un objet incongru, l'attitude décalée d'un personnage, la complexité inattendue d'une situation...    Koen Wessing, "Nicaragua", 1979.   Roland B